L’Arrache-Mots – Judith Bouilloc #PLIB2020

Couverture L'Arrache-mots« « La phrase s’écoula de ses lèvres lentement, intelligiblement. Les enfants retinrent leur souffle. Au cœur de la bibliothèque de Pergame, la magie opéra encore une fois. Les caractères se décollèrent de la page en tremblotant, ils virevoltèrent sous le nez de la jeune femme avant de dessiner quatre silhouettes distinctes. Les gamins pouvaient reconnaître le marchand d’habits accoutré d’un magnifique pourpoint, et ses trois filles, dont l’une était vêtue avec moins de fanfreluches que les autres… c’était la Belle. » La jeune Iliade a un don merveilleux : le pouvoir de donner vie aux mots et aux histoires. Ce don fait d’elle la bibliothécaire la plus célèbre de tout le royaume d’Esmérie. Le matin où elle reçoit une demande en mariage presque anonyme, elle n’est sûre que d’une chose : son prétendant est un membre de la famille royale ! Bien décidée à comprendre qui s’intéresse à elle et surtout, pourquoi cette personne lui propose un contrat de mariage si avantageux, Iliade se rend dans la capitale. Là-bas, elle découvre les fastes de la cour… et la froideur de son fiancé. Pourtant, elle finit par s’attacher et à lui et se retrouve, bien malgré elle, propulsée au cœur d’intrigues et de complots auxquels rien ne la préparait. « 

L’Arrache-Mot est un hommage à la littérature antique notamment les écrits d’Homère, et à la poésie, écrit dans un langage très soutenu, presque chantant, comme la tradition orale de l’époque.

J’ai eu du mal à rentrer dans le récit au début, à cause de la plume de l’autrice, car je n’ai pas l’habitude de ce genre d’écriture, mais j’ai été assez vite charmée.

Illiade est une jeune bibliothécaire rejetée par son fiancé, si bien que lorsqu’elle reçoit une demande en mariage d’un membre de la famille royal, elle décide de se rendre au palais afin d’oublier son ex-fiancé et de rencontrer ce mystérieux prétendant.

Ce qui ma séduite, c’est principalement le don d’Illiade. Elle est capable de donner vie à ce qu’elle lit à voix haute. Ainsi, des scènes entières de la littérature peuvent être reconstituées grâce à son don et son imagination, mais aussi des personnages et des animaux. C’est un don rare et précieux dans le monde de la jeune bibliothécaire, et elle en fait profiter les autres personnages en lisant pour eux. Comment ne pas penser à Coeur d’Encre de Cornélia Funke !

Illiade est attachante, mais ses réactions ne me paraissent pas naturelles je ne me suis pas identifiée à elle quand elle fait autre chose que lire. Naïve mais cultivée, elle vit dans un monde qu’elle voit à travers ses livres. Je me suis identifiée à elle grâce à sa passion pour les livres, qui font l’âme de ce roman.

Adil est très attachant, très sincère et je l’ai beaucoup aimé. Il se dévoile au fur et à mesure à Illiade, ce qui est malgré tout assez cliché : Le brun mystérieux, ténébreux et torturé, s’ouvre à la vie au côté d’une femme dont il tombe fou amoureux. Néanmoins, on ne le ressent pas comme tel, et on aime voir ces deux jeunes gens s’épanouir et apprendre à se connaître.

J’aurais aimé un récit à la 1ère personne, qui aurait pu alterner entre Adil et Illiade. Il y tout de même des passages où l’héroïne écrit des lettres qui sont encore plus poétique que le reste du roman, et nous projettent directement dans la tête de la jeune femme.

Le féminisme est également très présent dans ce roman où les femmes s’émancipent progressivement, et où la soeur d’Illiade pourrait devenir la première femme avocate du Pays. et Illiade reste une femme libre pour les moeurs du romans.

Si l’univers ressemble beaucoup au notre, il contient beaucoup plus de fantasy. On y retrouve des cerfs céleste, les célèbres jardin suspendus de Babel, des dons chez certaines personnes … La nuance est subtile, mais elle est là, et j’ai aimé cette touche de fantasy que l’autrice à su dépeindre.

J’ai remarqué beaucoup de parallèle entre ce roman et la Passe Miroir, et si je ne l’aurais pas faite toute seule, il est vrai que de nombreux points sont similaires, même si moins développé et détaillé, car il s’agit d’un one shot, et non d’une saga. Les deux héroïnes ont un don assez rare, les deux reçoivent une demande en mariage les contraignants à aller à la capitale pour rencontrer leurs fiancés, et les deux vont se retrouver mêler à des enjeux politiques. Mais cela ne gêne en rien la lecture du récit, et ceux qui ont lu La Passe Miroir n’en sauront pas plus que les autres. Il s’agit seulement de références très appréciées.

La fin me parait extrêmement niaise, et je ne l’ai malheureusement pas appréciée. Le roman est également assez prévisible, ce qui est dommage. J’ai tout de même passé un très bon moment avec Illiade, principalement grâce à la belle plume de l’autrice.

Sylnor

Lu pour le #PLIB2020 

#ISBN9782016270080

 

 

4 commentaires Ajouter un commentaire

  1. J’ai aussi apprécié ce roman même si les points communs avec La Passe-Miroir ont pu gêner certains lecteurs…

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    1. antredesylnor dit :

      Oui je comprend, c’est assez flagrant …

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  2. alexlovebooks dit :

    Je l’ai lu aussi, j’ai un peu plus apprécié que toi mais je ne l’ai pas mis dans mes finalistes. L’histoire reste assez simple et basique finalement.

    Aimé par 1 personne

    1. antredesylnor dit :

      Oui, c’est ce que je pense aussi ! Merci pour ton retour 😉

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