
« Depuis que le père d’Hippolyte est parti, tout dans la vie de la jeune fille est déséquilibré.
Sa mère s’enferme de longues heures à la cave et refuse de manger en sa présence.
Elle lui prépare pourtant d’énormes pièces de viande qu’Hippolyte se force à avaler. Dans la rue où elles habitent, en bordure de forêt, leur voisine préférée a disparu sans laisser de traces.
Et puis, un soir, la mère d’Hippolyte se jette sur elle et la mord. Que s’est-il passé ? »
Ogresse, c’est le genre de romans qui te fout une claque sans que tu n’y soit préparé.
C’est l’histoire d’Hippolyte, « H » pour les amis, qui n’aspire qu’à être une adolescente comme les autres. De nature discrète, elle passe son temps au lycée avec Kouz, un ami d’enfance qui ne lui parlait plus jusqu’à l’arrivée de Benji, magicien de la nourriture. Tout se passe pour le mieux, jusqu’à ce que ses parents se séparent et qu’elle se retrouve seule avec sa mère. Cette dernière devient de plus en plus étrange, s’enfermant toutes les nuits dans la cave, ne cuisinant plus que de la viande à sa fille, et va jusqu’à se jeter sur elle pour la mordre. Puis quand sa vieille voisine disparait, s’en est fini de sa petite vie normale et tranquille.
Premièrement, les personnages. H est la jeune fille ordinaire, discrète qui attend que le temps passe. Et pourtant, elle est hyper attachante, et ce dès les premières pages. Elle est juste et simple, pile comme il faut. Et elle est parfaitement complétée par ses amis. Kouz est un garçon qui à changé uniquement pour tenter de rentrer dans le moule. Si on a envie de le détester aux premiers abords, il devient lui aussi attachant par la suite. Benji est plus en retrait, mais quand on apprend à le connaître, c’est un vrai bout-en-train passionné. Et vient Lola, voisine de H, complexée par son corps et sa cicatrice sur son visage, discrète et timide, qui se révèle être une fille attachante et pleine de vie, mais cachant un lourd secret. Ces quatre là se complètent à merveille.
Les personnages secondaires ne sont pas en restes, principalement les parents de H, que l’autrice prend le temps de détailler sans trop en faire. Nous les connaissons mais ils restent hors de portée.
Quant au récit, il est écrit avec une plume vive et franche. Elle va droit au but. L’autrice s’amuse à mélanger les genres, si bien qu’on ne peux classer son romans ! Drame familial, fantastique, horreur, … Elle nous parle de sujets très actuels, tels que les premiers amours, premiers rapports sexuels, le divorce, les complexes, le lycée, les amitiés, … mais sans jamais juger, nous laissant seul juge. J’ai vraiment dévoré ce roman, qui à la fin nous laisse sur les fesses. Finalement, tout est sous-entendu, et notre imagination prend le relais, rendant le tout peut être plus horrifique que prévu.
Au final, un roman qui mélange les genres, et dont la force est l’écriture de ses personnages, simples et justes. L’écriture rend le tout addictif, et une fois la première page lue, on ne s’arrête pas avant la dernière.
Sylnor