« La princesse Turandot était maudite. Elle était née avec un démon dans la tête. »
Au cœur de la cité impériale, entre les paravents, les ombrelles et les coiffes des nobles dames, rôde un murmure, prémisse d’une terreur sans nom. La Princesse Turandot cache le monstre qui l’habite dans le sang et la cruauté tandis que l’empereur, son père, détourne le regard. Dans l’ombre, l’avènement du démon approche.
Les chemins de trois héros vont s’entremêler et croiser celui de la Princesse Cruelle. Destinée, chance ou malédiction ?
Hua Mulan, qui dissimule sa féminité depuis des années, le Général de guerre Shen et Calaf, le prince déchu, devront chercher ce qu’on ne peut trouver pour tenter de délivrer l’héritière et le peuple. Mais l’empire, coupable et corrompu, peut-il seulement être sauvé ?
Lu pour le PLIB en lecture commune, je ne savais même pas de quoi parlait ce roman, je l’ai donc lu sans réelle attente. Et ça a été une excellente surprise. J’ai totalement été embarquée par le récit du début à la fin.
Nous suivons donc plusieurs personnages dans une narration chorale : Turandot, la Princesse Cruelle, qui ôte la vie de ses prétendants s’ils ne répondent pas à ses trois questions, Calaf, un prince déchu ayant perdu sa famille des années auparavant et la générale Hua Mulan, cachant sa féminité depuis des années au yeux de son groupe.
Si l’on connaît tous Mulan de part le dessin animé éponyme, j’ai appris pour ma part que Turandot était un personnage créer pour un Opéra chinois au XXè siècle, ainsi que Calaf. Nous avons ainsi deux réécritures dans un seul roman, ce qui est assez innovant. En faisant mes recherches, j’ai remarqué que Turandot est assez fidèle au personnage de l’Opéra, sauf que dans cette version elle a un démon dans la tête. Quant à Mulan, dans ce roman, elle possède un don de double vue lui permettant de voir divinités et aura invisible aux yeux des autres. Une simple modification de leurs personnages, ce qui peut changer absolument tout le récit.
Mulan est fidèle à elle-même : intelligente, courageuse, altruiste … Elle n’a pas hésité à se travestir pour prendre la place de son père blessé. Elle a ensuite gravi les échelons afin de devenir générale, au côté de Shen, son plus proche ami, qui ignore également son secret. Et il y a Xiao, un petit dragon qui aide Mulan, faisant office de conscience. J’ai adoré suivre son personnage tout au long du récit, sa relation avec Xiao et celle avec Shen.
Turandot quant à elle est un personnage plus sombre. Elle est née avec un démon dans la tête qui veut tuer et asservir l’humanité. Le seul moyen de l’en empêcher est de tenir éloigné les autres d’elle, et par la même occasion de ne jamais se marier. C’est pourquoi elle pose trois questions à ses prétendants, des questions impossibles à résoudre, entraînant leurs morts peu importe leurs réponses.
. Elle souffre psychologiquement de la solitude, mais aussi physiquement à cause du démon. Les autres ont tous peur d’elle, et elle se doit de maintenir cela. Seul Calaf réussit à l’approcher et à voir autre chose que de la cruauté derrière ses traits.
L’intrigue est bien ficelé, et j’ai adoré plonger dans cet univers peu exploité finalement. C’était un plaisir de retrouver Mulan, et s’en était un autre de découvrir Turandot. L’univers est assez vaste, reprenant celui du palais impérial, mais aussi des trajets plus longs à travers des ruines. L’autrice réussit le pari de reprendre deux personnages déjà très connus, et de réécrire leurs histoires, mais aussi de se les approprier complètement.
La plume de l’autrice est agréable, fluide et immersive. Les paysages et les personnages apparaissent naturellement devant nos yeux, et on se laisse immerger par l’histoire.
Au final, j’ai adoré ce roman, aussi bien pour ses personnages que pour son intrigue. Il se destine aussi bien à des personnes connaissant Mulan et Turandot qu’à celle ne connaissant pas du tout.
Sylnor
#ISBN9791097222130
L'Antre de Sylnor 