Les humains ont massacré les mers et les océans. L’eau s’est évaporée ; les animaux sont morts. Quelques années plus tard, les mers et les océans reviennent. Ils déferlent sur le monde sous la forme de marées fantômes et déplacent des vagues de poissons spectraux, tous avides de vengeance. Les fantômes arrachent leurs âmes aux hommes et les dévorent. Bientôt, les humains eux aussi seront éteints… Leur dernier rempart face à la mort : les exorcistes. Caste indispensable à l’humanité, les exorcistes sont bien entendu très convoités. L’un d’eux, Oural, va se faire kidnapper par une bande de pirates qui navigue sur les mers mortes à bord d’un bateau fantôme. Voilà notre héros embarqué de force dans une quête sanglante et obligé, tôt ou tard, de se salir les mains…
Mers Mortes me fait envie depuis qu’il est sorti, aussi bien par le résumé que par son autrice, Aurélie Wellenstein dont j’ai adoré les précédents romans. Et la couverture n’a fait que renforcer mon désir de le lire.
Nous sommes dans un futur à la fois proche et lointain, où les mers, les océans, les lacs et les fleuves se sont desséchés. L’eau est devenue une denrée rare, ainsi que la nourriture, et tous les animaux marins ont disparus, faute d’eau dans laquelle vivre.
Oural est né peu avant le dessèchement total, mais à vécu majoritairement après ce cataclysme mondial. Fait rare, il est un exorciste. Car oui, depuis le dessèchement des eaux, des marées fantômes se sont formées, apportant leurs lots d’animaux marins fantômes, tels des dauphins, requins, poulpes, mais aussi crustacés, étoiles de mer … et ces esprits réclament vengeance, tuant tout être humains sur leurs passage. Les exorcistes peuvent donc exorciser ces esprits, les détruire afin d’assurer la survie du peu d’humain restants.
Jusqu’à ce qu’un jour un navire fantôme accoste dans le refuge d’Oural. Sa vie basculera à jamais.
Oural n’est pas particulièrement attachant comme personnage. Je l’ai trouvé intéressant en revanche, dans sa manière de réagir et de survivre. Si il peut parfois passer pour un lâche, je comprend totalement ses réactions. Il est est quelques peu prétentieux, mais jamais à la limite de l’insupportable, ce qui en fait un personnage agréable à suivre.
Bengal, lui, est très difficile à cerner. Je l’ai détesté autant que je l’ai apprécié. On aime le détesté, lui et son équipage, on les prends pour les méchants, car il faut un méchant dans l’histoire, mais ils se révèlent bien plus complexe et torturés qu’on pourrait le croire. Il est arrogant, sûr de lui, audacieux, mais aussi loyal, et porte un poids immense sur ses épaules.
J’ai aimé la relation qu’entretiennent Bengal et Oural, qui évolue au fil du roman. J’ai aimé la cohésion de groupe qui se crée, et voir nos personnages évoluer dans cette unité.
Au delà des personnages, l’écriture ! Aurélie Wellenstein est très douée pour nous immerger dans ces univers, et ce roman ne fait pas exception. Elle nous dépeint une réalité plausible, tout en y mêlant du fantastique, et le mélange des deux est détonnant. J’avais peur que ce soit trop, des marées fantômes avec les créatures marines qui reviennent se venger des êtres humains ayant causé leurs pertes, mais même ça c’est parfaitement crédible finalement. Les scènes d’actions sont très bien gérées, et les scènes plus calmes ne sont pas ennuyantes du tout. Ses personnages sont ultra intéressant, et son univers incroyable et terrifiant.
Mais au final, ce que j’ai le plus retenu de ce roman, c’est surtout comment l’être humain parvient à détruire l’environnement. Les scènes où elle décrivait les animaux morts sont assez horrible, surtout quand elle parle de Trellia, mais juste les descriptions des esprits suffisent à nous imaginer l’horreur de la situation. Ces animaux ont souffert, ils sont tous morts, et à cause de nous. On ne peux reposer ce livre sans éprouver de la culpabilité.
C’est une lecture effrayante dans le sens où tous ces événements pourraient arriver (le fantastique en moins), un roman que je n’oublierais pas de sitôt !
Sylnor
#ISBN9782367406602