« Alors que le froid se fait plus vif, l’Épouvanteur reçoit un message qui semble grandement le perturber. Il décide aussitôt de quitter Chipenden pour se rendre dans sa maison d’hiver, à Anglezarke. La vieille demeure est lugubre : dans les profondeurs obscures de ses caves sont enfermées des sorcières et des gobelins. Quant au mystérieux auteur de la lettre, qui rôde dans les parages, il se révèle être l’ennemi juré de John Gregory. Au cours de longs mois d’hiver, Tom découvre peu à peu le passé caché de son maître. L’Épouvanteur doit-il payer le prix de ses erreurs de jeunesse ? Lorsque certains secrets qu’il a toujours dissimulés, seront finalement dévoilés, Tom va se trouver en grand danger… »
Le Secret de l’épouvanteur, tome 3, Joseph Delaney, Bayard Jeunesse, 2007 (371 pages)
Ce troisième tome se déroule différemment des précédents. On ne suit pas Thomas et John partir aider quelqu’un, il s’agit d’une affaire personnelle. De nouveaux personnages vont faire leurs apparitions, apportant de la fraîcheur dans la saga. On va y rencontrer Meg, une femme très importante pour l’Épouvanteur, la sorcière qu’il n’avait pas enfermé au fond d’une fosse. Il est dur d’avoir de la sympathie pour elle, même si on est obligé d’en éprouver tout de même, de part le traitement qu’elle subie. On y rencontre également Morgan, un ancien apprenti de John Grégory, qui n’a pas terminé son apprentissage, et qui est corrompu.
Toute l’intrigue de ce tome se base sur la confiance. On voit comment elle va évoluer ou se briser entre les personnages.
Mais revenons sur les anciens personnages. Thomas est plus assuré dans sa fonction d’apprenti Épouvanteur, avec tout ce qu’il a traversé. Mais une autre épreuve très personnelle le mettra à rude épreuve. Il comprend réellement ce qu’on attend de lui, et se verra contraint de quitter ceux qu’il aime. Il va devoir faire des choix et prendre des tournants qui vont le laisser plus seul que jamais.
On voit véritablement la première prise de conscience de Thomas envers son métier, et les conséquences que cela implique.
Alice est toujours au côté de Thomas, bien que John ne lui fasse pas confiance. Il la fait surveiller tout le temps. Bien que blessée, Alice se pliera à ses exigences, par amitié pour Tom, et devra vivre à un autre endroit qu’elle ne connaît pas, seule. Elle sera néanmoins toujours là pour aider Tom et l’Épouvanteur lorsqu’il sont dans le besoin. Et sa rencontre avec Meg la divisera.
John Grégory est bien présent dans ce tome, se remettant doucement mais sûrement de son combat contre le Fléau. Mais beaucoup d’éléments de son passé vont resurgir, tels que Meg, son premier amour, et Morgan, son apprenti. On va en apprendre beaucoup sur lui, sur ses relations avec sa famille, sur l’homme qu’il était avant de devenir le maître de Thomas. Et il se révèle que c’est un homme d’une grande complexité. Je ne pense pas que nous sachions tout, mais une part du mystère entourant cet homme est levé.
On remarque au fur et à mesure du livre à quelle point il existe une dualité qui déchire John Gregory, faire son métier ou avoir celle qu’il aime auprès de lui. Je trouve que cette dualité rend le personnage plus humain par rapport au début de l’aventure ou c’est un homme sévère et aux premiers abords, sans faiblesses.
On en apprendra beaucoup sur la mère de Thomas, sur ses origines et sa rencontre avec son père. J’ai toujours apprécié ce personnage, mais son comportement envers ses enfants m’a quelque peu refroidie dans celui là.
Il est pour le moment celui que je préfère. On y découvre une toute autre facette de l’Épouvanteur, et on en apprend plus sur certaines créatures, notamment Gobelins et Sorcière. Le livre reste très sombre, et ‘écriture est toujours aussi bonne. Le livre se lit vraiment rapidement, je l’ai lu en une matinée personnellement. La suite est donc toujours aussi bonne, j’espère que cela va le rester.
Ce livre est pour moi une bonne transition entre les deux temps de l’histoire. Le premier étant la découverte de ce qu’est la vie d’un Épouvanteur avec pleins de réticences et toujours une envie de s’échapper à cette vie, et le deuxième temps c’est l’acceptation de cette condition. En fin de compte le livre est beaucoup plus basé sur la profondeur des personnages que sur le combat contre l’obscur et c’est quelque chose que j’apprécie énormément puisque l’on peut encore plus s’identifier aux personnages.
Sylnor/EnoX