Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi.

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Auteur : Mathias Malzieu

Éditeur : Flammarion

Parution : 2 mars 2005

Nombre de pages : 169

Résumé : « Mathias, un jeune homme d’une trentaine d’années, vient de perdre sa mère. Sur le parking de l’hôpital, il rencontre un géant qui l’aide à accepter de vivre malgré cette disparition et l’invite à un voyage fantastique dans le pays des morts. Cette évasion dans l’imaginaire lui permettra de passer d’un monde enfantin peuplé de super-héros rassurants au monde plus cru et cruel des adultes. » (4ème de couverture du roman).

 

Ceci est le deuxième livre de Mathias Malzieu que j’ai lu, le premier étant Jack et la mécanique du coeur, livre que j’avais beaucoup aimé, de même que le film qui a été réalisé par l’auteur lui même. Je l’ai lu il y a trop longtemps pour vous en faire une chronique, mais je vous conseille vivement de le lire. Cet auteur mélange le réel et le fantastique avec beaucoup de finesse, ce qui fait qu’on s’y perd parfois. Où est le réel ? Où est le fantastique ? Ce qui rend ces livres quasiment magique. Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi est son premier roman, autobiographique. Il a perdu sa mère d’un cancer à l’âge de 30 ans et nous le suivons donc dans son deuil. Le fantastique apparaît assez tôt. Il parle d’ombres, et on ne sait pas si ce sont de vraies ombres ou juste une métaphore, et un géant de 4m50 que ni son père, ni sa sœur voit apparaît devant lui en lui donnant son ombre. Tout au long du roman, nous n’arrivons pas à discerner ce que le narrateur voit vraiment ou imagine. Le livre est une très belle métaphore de l’évasion de la réalité pour mieux vivre son deuil.

Ce qui est intéressant, c’est le narrateur qui parle à la deuxième personne, il s’adresse à sa mère décédée. Le titre est répété plusieurs fois dans le texte, comme le refrain d’une chanson. Ce qui nous touche d’autant plus est le fait que ce livre est presque autobiographique, étant donné que l’auteur a perdu sa mère et reprend les vrais prénoms de sa famille, en dédicacent le livre à son père et sa sœur, en souvenir de sa mère. Ce qui est paradoxale car une biographie ne peut relever du genre fantastique.

Ce livre touche un public capable de comprendre ce qu’est la mort, et même si le livre est destiné aux enfants, ils risquent de passer à côté de la poésie et du parcours initiatique du narrateur pour faire son deuil, et ne voir là qu’un géant qui donne une ombre au héros. Il a donc plusieurs niveau de lecture, ce qui le rend intéressant. Il est très court, je l’ai lu en une journée entre mes heures de boulot, et se lit assez facilement. Je ne me suis toutefois pas sentie vraiment triste pour le narrateur, car il avait beau être triste, le géant donne la touche d’humour nécessaire au livre pour ne pas tomber en dépression.

C’est un très beau livre sur le deuil et la manière dont chacun peut le ressentir, et le fait que ce soit à la première personne et que ce soit nous qui nous adressons à sa mère, le fait qu’on rentre dans l’intimité de Mathias, qu’on partage ses souvenirs nous donne une profonde intimité avec lui.

 

Sylnor

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